Nous avons trouvé les transports au Pérou bien pratiques. Nous avons privilégié les transports utilisés par les locaux, et évité les transports touristiques (pas de tour organisé), ce qui a été assez facile.
La seule exception a été le train touristique pour aller au Machu Picchu. L’alternative était de marcher le long des voies ferrées pendant 3 km, mais pas évident avec des enfants, et surtout pas agréable, même si certains le font. La compagnie de trains que nous avons prise est une compagnie chilienne (avec le train qui doit être le plus cher au monde au kilomètre, pour les touristes…), elle détenait le monopole jusqu’à quelques années, maintenant une compagnie péruvienne fat concurrence. Nous sommes en plein capitalisme (ou néo colonialisme ?) ; à côté, les péruviens ont droit à des tarifs locaux, 10 fois moins cher (et encore seulement maintenant les régionaux a priori), mais en s’entassant dans des vieux trains, et en attendant beaucoup de temps…
Sinon, le voyage en train était très agréable, le long de la rivière Urubamba. Et « le long » n’est pas une expression, on est sur la rive, à 1 ou 2 mètres de la rivière, avec une voie qui doit être très bien entretenue. Lors de la saison des pluies (de décembre à avril), la ligne s’arrête à Ollantaytambo, et ne va pas jusqu’à Cuzco, par crainte des effondrements de terrain.
Le train va jusqu’à Aguas Calientes. On prend ensuite le bus pour une montée (et une descente) vertigineuse jusqu’au site du Machu Picchu. On comprend bien pourquoi les conquistadors n’ont jamais découvert ce site…
On a pris plusieurs fois le bus, sur des trajets de 1 ou 2 h. Le plus mémorable était la fois (entre Andahuaylillas et Cuzco) où l’on s’est retrouvés devant (par manque de place), à côté du conducteur. Celui-ci a réussi, à un moment donné, à manger, téléphoner, parler avec la voisine, tout en conduisant (sans les mains…). Pas très rassurant, mais il l’a fait dans une ligne droite !
Sinon, les transport collectifs nous ont semblé sûrs, les conducteurs roulant à une vitesse raisonnable. Et très économiques… Entre 2 et 5 soles (50 centimes à 1,5 €) pour 1 à 2 heures de route. 100 à 200 fois moins cher que le train du Machu Picchu…
Comme transports collectifs, nous avons beaucoup pris les colectivos, combis de 10-15 places, qui ont des itinéraires fixes (souvent les mêmes que les bus), mais qui s’arrêtent où on veut. Très pratique et assez confortable…
C’était aussi, pour nous, le grand retour des tuk-tuks (après le Sri Lanka et l’Indonésie), qu’on appelle ici mototaxis. On ne les a pas utilisés, car ils servent aux habitants à aller de la station de bus ou de colectivos à un endroit plus éloigné du village, nous n’en avions pas l’utilité. Mais c’est l’occasion de photos sympas :
En ville, à Cuzco ou Lima, nous avons utilisé le taxi (les transports en commun en ville ne sont pas faciles à décrypter pour un touriste, et le taxi est bon marché…). Les guides touristiques parlent beaucoup d’arnaques des taxis (augmentation des prix pour les touristes), mais en fait nous n’avons pas eu à discuter, les taxis ont toujours été corrects. Et de plus sympas, et très bavards ! A Lima, c’était l’occasion de découvrir la conduite assez particulière : énormément de trafic, pas de respect des priorités, et pourtant ça marche. Les conducteurs sont beaucoup moins nerveux qu’à Paris, avec une conduite « sportive », obligatoire, utilisent souvent le klaxon, mais pour prévenir.
Pour finir cet article, un lieu à Lima pour les nostalgiques du train. Le train s’est beaucoup réduit depuis 20 ou 30 ans, suite à la dictature de Fujimori, les mouvements rebelles du Sentier Lumineux, qui attaquaient les trains, et la privatisation de la société de chemin de fer. Une belle ancienne gare, « Desemparados », abrite maintenant la maison de la littérature, très réussie.
La maison de la littérature se compose d’une bibliothèque, d’expositions littéraires, et d’une petite salle sur l’histoire du train au Pérou, et en particulier des témoignages des personnes qui travaillaient pour les lignes desservant cette gare. Très bien fait.
